Top 4 des meilleures huiles pour faire votre savon

Top 4 des meilleures huiles pour faire votre savon

Ah, les huiles !

Si vous avez compris comment on fabrique du savon, alors vous savez à quel points les huiles et autres matières grasses sont importantes dans notre activité savonnesque.

Mais il y en a tellement ! Des communes, des rares, des chères et des bon marché, certaines précieuses et d’autres moins. Il y a de quoi se sentir un peu perdu.

Comment s’y retrouver là dedans ?

La réponse est simple : il faut les essayer !

Au cours des dernières années, j’ai pu tester beaucoup de ces huiles. Bon, pas toutes évidemment, étant donné qu’il en existe des CENTAINES ! Mais suffisamment pour avoir mes petits avis à ce sujet.

Je vous livre donc aujourd’hui mon TOP 4 des meilleures huiles en savonnerie ! Vous aurez même droit à ma recette fétiche, qui combine toutes ces huiles 😉 Veinard(e) !

ÉVIDEMMENT (est-il besoin de le préciser ?) ce classement est très subjectif ! Il est teinté de mes gouts personnels, et aussi du fait que je réside en France. Cela impacte forcément mes choix et mes préférences.

Malgré tout, cela va vous permettre d’apprendre quelques petites choses, et même d’avoir des idées de matières grasses alternatives à essayer chez vous !

L’huile de coco

Pourquoi le coco ?

Il faut avouer qu’en savonnerie, l’huile de coco à vraiment la cote !

Mais pourquoi ?

  • Elle produit un savon bien dur.
  • Elle donne au savon un bon pouvoir lavant.
  • Et surtout pour la mousse, la mousse !

En effet, l’huile de coco confère au savon un très bon pouvoir moussant. Et comme de nos jours les gens ADORENT les savons qui moussent bien (voire beaucoup), l’huile de coco devient reine dans mes recettes et celles de nombreux et nombreuses savonnier(e)s.

Et puis, en plus de ses avantages sur les propriétés du savon, l’huile de coco est facilement accessible : que ce soit dans les pays où elle est produite ou dans beaucoup des pays occidentaux, elle est souvent facile à obtenir.

Enfin, vous pouvez la trouver pour tous les prix ou pour tous les objectifs :

  • De l’huile de coco vierge et bio, plus qualitative et plus chère…
  • … À l’huile de coco fractionnée (type Végétaline), très bon marché bien que moins qualitative (mais elle fonctionne aussi bien que les autres pour faire votre savon !).
  • En passant par le coprah (de l’huile de coco non vierge, non extraite à froid) qui est un intermédiaire en prix et qualité.
Les lecteurs de cet article ont aussi lu :  4 raisons d'utiliser de la soude caustique en perle pour faire son savon

Il y en a pour tous les gouts !

Quels sont les désavantages de cette matière grasse ?

C’est une question de dosage !

Trop de coco dans votre recette pourrait vous donner un savon trop agressif pour la peau, trop asséchant. Ca gratte, ça gratte !

De manière anecdotique, il pourrait aussi être tellement moussant qu’il serait un peu difficile à rincer (mais il y a pire problème non ?).

C’est pourquoi je vous conseille dans ne dépasser les 30 à 35 % d’huile de coco dans vos recettes.

Évidemment, c’est une limite que vous pourrez dépasser pour explorer les possibilités de cette huile (il existe par exemple des recettes 100 % huile de coco !).

Des alternatives au coco

Par quoi remplacer l’huile de coco dans vos recettes ? Vous trouverez les mêmes propriétés dans :

  • L’huile de babassu
  • L’huile de palmiste
  • L’huile de palmier nain

Ce sont, je crois, les meilleurs alternatives.

Il n’y a pas trop d’alternatives locale en France qui égalent le pouvoir moussant du coco. Les graisses animales se défendent un peu, mais elles ne sont pas au gout de tout le monde !

Rassurez-vous tout de même, vous pouvez faire du très bon savon même sans huile de coco dans vos recettes 😉

L’huile d’olive

Mais pourquoi l’huile d’olive ?

Ah, l’huile d’olive ! ❤

Si douce et si parfumée ! Si gouteuse, gorgée du soleil de l’été !

En plus de ces qualités gustatives et sur notre santé, cette huile est aussi excellente en savonnerie !

Mais qu’apporte-t-elle à votre savon, cette huile ? C’est simple : la douceur.

L’huile d’olive apporte une grande douceur à votre savon, et sans contrepartie !

En effet, la plupart des huiles qui adoucissent le savon ont aussi tendance à le rendre mou ou sujet au rancissement, si vous en mettez trop. Mais pas l’huile d’olive !

Vous pouvez même faire du savon avec juste de l’huile d’olive : c’est le fameux savon de Castille, connu et reconnu sur le pourtour méditerranéen depuis des millénaires.

C’est donc aussi une très bonne huile de remplissage : quand un savonnier créé une recette, il peut commencer par gérer les proportions des autres beurres et huiles. Puis, quand il a fait ça, il comble sa recette avec de l’huile d’olive !

Enfin, si l’huile d’olive est dans ce classement c’est aussi parce que pour moi (en France), elle est locale, peu chère 🤑 et facilement accessible.

Des inconvénients à l’huile d’olive ?

Franchement, pas vraiment !

Il faut juste savoir que plus vous en mettez, plus votre savon devra avoir une longue cure. Sans quoi, il aura tendance à être un peu « gluant » quand il sera mouillé. C’est pour cela qu’on recommence souvent aux savons de Castille (les fameux 100% huile d’olive) de rester en cure au moins 6 mois.

C’est pourquoi je vous conseille dans ne dépasser les 40 à 50 % d’huile dolive dans vos recette, sauf si vous êtes du genre assez patient(e) pour attendre une cure de plusieurs mois.

Les alternatives à d’olive ?

Là, ça se complique.

L’huile d’olive n’a pas vraiment d’équivalence.

Niveau douceur et capacité à être utilisée en bonne quantité, vous pouvez regarder du côté de l’huile de colza et de l’huile de tournesol oléique (et pas le tournesol standard). Ça ne sera pas tout à fait pareil, mais ce sera une bonne base pour travailler.

Les lecteurs de cet article ont aussi lu :  Comment créer un macérat pour faire votre savon ?

Bien sûr, question douceur, vous avez toutes les huiles précieuses : pépins de raison, noyaux d’abricot, neem, … Mais vous ne pourrez en utiliser qu’une petite quantité (de l’ordre de max 10%), sans quoi votre savon risquera de rancir TRÈS vite.

L’huile de ricin

Pourquoi l’huile de ricin ?

Croyez-moi, l’huile de ricin est totalement unique dans ce qu’elle fait.

Elle est si unique que le produit qui la compose en très grande quantité porte son nom (c’est dire !) : l’acide ricinoléique.

L’huile de ricin apporte une très grande qualité à la mousse de vos savons.

Attention : cette huile ne crée pas de mousse ! Son pouvoir moussant est même très faible. Seule, elle ne fera aucun miracle.

Mais utilisée conjointement à des corps gras qui rendent le savon moussant (comme le coco évoqué plus haut, tout est lié 😉), elle fait passer la qualité de la mousse au niveau supérieur. Elle apporte du crémeux, de la tenue.

C’est délicieux d’utiliser un savon moussant qui contient cette huile !

Des problèmes avec le ricin ?

ATTENTION: il y a en effet un danger avec l’huile de ricin en savonnerie.

L’huile de ricin accélère BEAUCOUP la trace !

Vous commencerez à vous en apercevoir en l’utilisant à hauteur de 5% de vos huiles dans votre recette.

À 10 %, cette accélération de trace est assez évidente et il vous faudra bien la prévoir pour ne pas vous faire piéger.

À 20 %, une trace épaisse viendra en quelques secondes de mixage. N’espérez même pas faire un marbrage ou de mouler votre savon dans un moule portant des motifs incrustés : la pâte sera trop épaisse !

Bref, vous l’aurez compris, il vaut mieux utiliser cette huile avec parcimonie.

C’est pourquoi je vous conseille d’utiliser une fourchette de 5 à 10 % d’huile de ricin dans vos recette. Vous pourrez bien profiter de son effet sur la mousse, et l’accélération de la trace sera encore contrôlable.

Des alternatives ricin ?

Aucune alternative, j’en ai bien peur ! Je vous avais bien dit qu’elle était unique.

Elle est composée à 90 % de cette acide ricinoléique qui lui donne ses propriétés, et aucune autre huile n’en possède ne manière significative.

C’est ricin, ou c’est rien !

L’huile de tournesol

Le tournesol, mais pourquoi diable ?

Alors là, c’est souvent une huile qui surprend quand j’en parle.

Le tournesol ? Mais pourquoi le tournesol ?! Ça ne semble pas très exotique, ni très précieux. Pas très sexy comme huile de savonnerie

Et pourtant, cette huile est diablement efficace dans un savon !

Je vous explique : quand vous fabriquez un savon, il n’est pas rare que la recette que vous utilisez comporte une huile précieuse en petite quantité. Par exemple :

  • Huile de pépins de raisin, ou d’autres pépins.
  • Huile de graine de lin, ou d’autres graines.
  • Huile de noyaux d’abricots, ou d’autres noyaux.
  • Huile de noisette, ou d’autres arachides.
  • Huile de chanvre.
  • Huile framboise

Pourquoi cela ? Pour la douceur !

Ces huiles, même en petites quantités, apporte un surplus de douceur au savon bien appréciable, surtout pour les peaux sensibles.

Malheureusement, ces huiles ont un inconvénient : elle sont TRÈS chères !!

Les lecteurs de cet article ont aussi lu :  6 raisons de commencer à faire son savon

Hé bien figurez-vous que l’huile de tournesol fait ex-ac-te-ment la même chose ! La seule différence, c’est qu’elle est très bon marché car produite localement (pour un français comme moi, du moins) !

Nous avons donc une huile locale, pas chère et trouvable dans tous les magasins qui fait la même chose que des huiles exotiques, chères, disponibles en boutiques spécialisées uniquement. Pourquoi s’en priver ? 😉

Des inconvénients, ce tournesol ?

Oui, il faut l’avouer.

Si l’huile de tournesol a les mêmes effets dans le savon que les autres huiles précieuses sus-mentionnées, elle partage aussi le même inconvénient : le rancissement.

Le rancissement, en gros c’est quand certaines matières grasses présentent dans le savon tournent.

  • Ça fait des taches pas très belles sur votre savon.
  • Ça peut sentir mauvais.

Bref, ce n’est pas dangereux, mais ça ruine l’esthétique de votre beau savon et ça ne donne pas envie de s’en servir. Donc tout le monde préfère éviter cela !

C’est pourquoi je vous conseille d’utiliser une fourchette de 5 à 10 % d’huile de tournesol dans vos recette. Au delà, le risque que votre savon rancisse avant que vous l’utilisiez devient vraiment trop important.

Quelles alternatives au tournesol ?

Alors là, il y en a plein !

Déjà, il y a toutes les huiles que j’ai citées un peu plus haut :

  • Huile de pépins de raisin, ou d’autres pépins.
  • Huile de graine de lin, ou d’autres graines.
  • Huile de noyaux d’abricots, ou d’autres noyaux.
  • Huile de noisette, ou d’autres arachides.
  • Huile de chanvre.
  • Huile framboise

Ces huiles s’utilisent vraiment comme l’huile de tournesol, dans les mêmes proportions, et ont le même effet.

Et j’ai aussi pour vous une petite alternative qui reste peu chère et locale (en France) : l’huile de colza.

Niveau propriétés dans le savon, le colza est un peu un mélange du tournesol et de l’olive. Question proportions, vous pouvez en utilisez deux, voire jusqu’à trois fois (selon votre recette) plus que l’huile de tournesol.

Ma petite recette fétiche, pour conclure

Bon, maintenant que vous savez quelles sont (selon moi 😉) les 4 meilleures huiles en savonnerie, je propose une recette qui les utilise.

En fait, ce que je vous propose, c’est ma recette fétiche !

C’est ma recette de base que j’utilise quand je fais un savon qui n’a rien de spécial. J’adore le résultat : savon bien dur, mousse onctueuse et généreuse, doux comme une caresse… Cela devrait vous plaire !

Voici la répartition :

  • Huile d’olive : 50 %
  • Huile de coco : 30 %
  • Huile de tournesol : 10 %
  • Huile de ricin : 10 %
Regardez-moi les belles propriétés théoriques de cette recette, d’après le calculateur de recettes !

La trace ne tarde à pas venir (du fait des 10% de ricin), mais si vous ne comptez pas faire de marbrages complexes cela ne devrait pas vous gêner. Sinon, baissez la quantité de ricin.

Allez, si vous n’aimez pas les %, voici cette même recette avec des grammes d’huiles :

  • Pour un savon fait à partir de 750 g de matières grasses :
    • Huile d’olive : 375 g
    • Huile de coco : 225 g
    • Huile de tournesol : 75 g
    • Huile de ricin : 75 g
    • Soude caustique, pour un surgraissage à 8 % : 102.6 g.

Alors, que pensez-vous de mon top 4 des huiles ? Quel serait votre classement ? Dites-moi tout cela en commentaire !

La bise 😉

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14 réflexions sur « Top 4 des meilleures huiles pour faire votre savon »

  1. Salut Vivien
    Effectivement j’ai fait un savon à 100pour100 l’huile d’olive après une cure d’un mois j’ai commencé à me laver avec mais il était gluant mais mousseux sous l’eau tiède j’étais inquiète savon raté . Est ce que le problème est seulement la durée de la cure
    Merci d’avance

    1. En effet un savon 100% huile d’olive, même s’il est utilisisable au bout d’un mois, nécessite une cure plus longue pour perdre ce côté gluant. On conseille généralement 6 mois de cure pour éviter cet aspect gluant. Cela peut-être un peu plus ou un peu moins selon la concentration de la lessive de soude que vous avez utilisez, mais 6 mois est une bonne base.

  2. J’ai fait peu de savons jusqu’à maintenant, mais à chaque fois avec beaucoup d’huile de ricin, huile que j’adore. Mes savons sont un vrai bonheur pour la peau ! Grâce à votre article, j’ai compris pourquoi la trace venait rapidement. Je ne comprenais pas pourquoi car je lisais partout qu’il fallait être patient, mais ma trace à moi venait vite, donc j’agis en conséquence, je sais qu’en quelques coups de mixeur, c’est bon.

    Ma recette fétiche à moi (j’en fais peu mais mes savons étant excellents, je ne modifie que très peu ma base, en fonction de ce que j’ai en stock). En gros, je mets ricin, karité (non raffiné) et coco, auquel j’ajoute plus ou moins d’huile d’olive car j’avais remarqué l’effet sur la consistance du savon, comme vous le décrivez, si je n’en mettais pas (perso, je trouve que l’huile d’olive est surcôtée en cosmétique mais bon… Je préfère garder ma bonne huile d’olive (que j’achète chez un artisan en Ligurie) pour la cuisine. Et quand j’en ai, j’ajoute du monoi pour le parfum (du coup, je baisse un peu la coco). Je me posais des questions sur l’huile de tournesol, je pense l’essayer pour mes prochains savons.

  3. Bonjour, merci pour vos articles. Peut-on parler de surgraissage si l’on met moins de soude que prévue dans une recette. Pcq je comprends que le surgraissage, c’est en fait rajouter de l’huile à la trace. ,Bien cordialement,

  4. Bonjour, moi pour l’instant je n’utilise que de l’huile d’olive car j’en ai acheté 3 bidons de 5L ! Mes savons sont très doux. Par contre ils deviennent vite mous au contact de l’eau alors j’aimerais savoir si la cure de 6 mois dont vous parlez, c’est pour des savons à l’huile d’olive faits AU CHAUDRON ou bien A FROID ?
    Au chaudron, combien de temps de cure faut il pour des savons huile d’olive ? Je pense que vous disiez dans la formation au chaudron, que les savons étaient utilisables quelques jours ou semaines après ET MEME DE SUITE.
    Merci !

    1. Bonjour,
      On parle souvent de cure pour désigner deux choses : la cure pour la soude (pour que la saponification se termine) et la cure pour la texture du savon (pour qu’il durcisse, sèche et fondent moins vite).

      La cure pour la soude (environ un mois) est nécessaire et obligatoire pour la saponification à froid, mais pas pour les savons au chaudrons ou au four.

      La cure pour la texture est toujours facultative, et est plus ou moins longue ou utile selon les recettes.
      Un savon avec beaucoup d’huile d’olive aura toujours une cure pour la texture plus longue que les autres savons pour être suffisamment dur (point subjectif), et pour fondre moins vite et être moins gluant sous l’eau. On parle souvent de 3, 6 voire 9 mois pour qu’un savon riche en huile d’olive atteigne une texture que les gens aiment.

  5. Bonjour Vivien, merci pour tout ce que tu partages avec nous, j’ai fait ta formation réaliser sa propre recette de savon et j’ai énormément appris et apprécié ta façon d’enseigner 👍
    J’ai une question hors sujet 😅
    Puis-je utiliser l’oxyde de zinc comme substitut du dioxyde de titanium ?

    1. Bonjour,

      Merci pour ce gentil retour 🙂

      Vous pouvez colorer en blanc avec de l’oxyde de zinc, oui. C’est d’ailleurs ce que je fais quand je veux colorer en blanc !

  6. Bonjour, d’abord merci pour votre travail de partage… Dans votre recette vous ne donnez pas la quantité d’eau pour la lessive de soude ? Merci et bonne continuation 😉

  7. Je découvre votre blog. C’est tellement riche.J’adooore…J’ai une préoccupation , svp c’est quoi l’indice de saponification de l’huile de palmiste ?

  8. Bonjour
    Merci beaucoup pour toutes ces infos intéressantes et importantes. J’ai justement voulu essayer une recette À laquelle j ai ajouté l huile de son de riz et miel à la trace. J’avoue que j’ai eu du mal à décider quel était le bon moment pour les ajouter et ma pâte à vite epaissie. J espère que mes savon seront tt de même réussi?
    Ma question est: si je refais la même recette est-ce que je peux donc ajouter le miel ainsi que l’huile de don de riz dans le premier melanges avec toutes les autres huile?
    Merci bcp

  9. Merci pour ton super blog Vivien
    Une question plutôt théorique.. en ce qui concerne la soude le danger commence lorsque l eau est ajoutée à la soude et se termine lorsqu on demoule correcte ?
    Merci d avance
    Sabine

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